mercredi 7 mai 2014

La lutte des classes existe, nous l'avons gagnée

Citation du milliardaire Warren Buffett. La citation exacte étant plutôt "Il y a une lutte des classes, bien sûr, mais c'est ma classe, celle des riches, qui fait la guerre. Et nous gagnons."

Toujours agréable de voir des gens aller à l'encontre des idées reçues.
La lutte des classes étant généralement une vision du monde rattachée aux pauvres, vue pour justifier (et alimenter) un sentiment de révolte, une certaine violence, pour cacher ses échecs. La lutte des classes étant niée par beaucoup de libéraux, qui ne voient que progrès et capacités ou possibilités d'améliorer sa vie, son niveau social, son éducation grâce à sa volonté et son intelligence. La lutte des classes étant vue et symbolisée souvent par les pauvres voulant renverser les riches, la lutte des envieux.

Voilà un milliardaire qui voit le contraire ! Qui voit une réalité dans cette lutte, mais qui en retourne l'initiative aux riches, et qui avoue sa victoire !
L'initiative aux riches, avec pour origine une ambition, celle d'accumuler plus de richesses, plus de richesses que son voisin et plus de richesses tout court. Tout part de cette ambition qui se transforme en volonté dévorante, et qui provoque naturellement une lutte avec son voisin, qui crée une compétition.
Et la victoire est là, elle se mesure par l'écart grandissant entre riches et pauvres : l'objectif du pauvre étant de gommer les écarts, celui du riche étant de les accroître.

Je viens de voir (chiffres non vérifiées) que les 1% les plus riches des Etats-Unis se partagent plus de 40% des richesses du pays! La victoire est éclatante! Ouf, la France est à la traîne, avec seulement un peu moins de 10% des richesses pour les 1% les plus riches.

Comment avons nous pu en arriver là? J'aimerai avoir les chiffres du temps des monarchies et de l'esclavage, je suis persuadé que les richesses étaient mieux réparties : moins de monde, moins de centralisation, moins de mondialisation, de massification. Les pauvres possédaient davantage je pense, mais avaient sans doute plus à craindre de l'arbitraire. On a supprimé l'arbitraire, au profit d'un système qui partait sans doute bien, d'une situation pas trop déséquilibrée, pleine d'espoirs pour l'avenir, avec une grande confiance dans le progrès et les richesses qui l'accompagnent. Mais ce système est vicieux dans sa nature même : il s'encourage lui même, il n'est pas stable mais va vers un déséquilibre croissant. On récompense ceux qui gagnent de l'argent, on leur donne plus de pouvoir, plus ils ont de pouvoir, plus ils voudront d'argent pour renforcer encore leur pouvoir... L'équilibre n'est pas visé, il ne fait pas partie du système : il faut vraiment tomber sur des saints pour briser cette mécanique de la tentation. Et ceux-là sont trop rares...

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